vendredi 17 février 2012

They lived by night / Les Amants de la Nuit (1949) de Nicholas Ray


          En mars 1939, Rowland Brown, scénariste et réalisateur du début des années 30 tombé en désuétude, achète les droits du roman Thieves like Us à son auteur Edward Anderson, un écrivain qui a échoué à faire carrière à Hollywood. Brown revend finalement les droits du roman à la RKO en 1941. Le projet reste dans les tiroirs du studio jusqu’à ce que le producteur John Houseman demande en 1947 à Nicholas Ray de réécrire le scénario.
          A l’âge de 36 ans, Ray a déjà adapté Duke Ellington (Beggar’s holiday) à Broadway et a également assisté Kazan sur le tournage du Lys de Brooklyn en 1945. Dore Schary, récemment arrivé à la tête la compagnie, est séduit par le jeune Ray et accepte de lui confier la mise en scène du film. Le tournage dure de juin à octobre 1947 mais l’arrivée d’Howard Hughes en mai 1948 bouleverse le calendrier du studio. Le film ne sortira qu’en novembre 1949 [1]. Premier film de Nicholas Ray, Les Amants de la Nuit constitue un film noir profondément tragique et romantique.


          Les Amants de la Nuit mythifie la figure du jeune couple en fuite et est l’un des premiers films noirs à faire usage de ce motif romantique [2]. Comme plus tard dans La Fureur de Vivre, Ray s’intéresse à une jeunesse meurtrie et rebelle: Bowie et Keechie vivent un amour sincère mais leur union est condamnée à l’échec par la société qu’ils refusent. Le film s’ouvre d’ailleurs sur la vue des deux adolescents amoureux, illustrée par le commentaire suivant: « This boy and this girl were never properly introduced in the world we live in ».
          Le roman d’Edward Anderson, inspiré par l’histoire contemporaine de Bonnie and Clyde (qui avait déjà influencé Fritz Lang pour J’ai le droit de vivre) nous montre certes un couple criminel mais il ne porte pas un regard condamnateur sur l’action des jeunes gens. Tout d’abord, seul Bowie est un délinquant : il s’est échappé de la prison où on l’a envoyé très jeune pour une vétille. Voleur mais pas meurtrier, il n’agit en dehors de la loi qu’en raison de la mauvaise influence d’adultes brutaux. Les policiers qui traquent Bowie le reconnaissent eux même : Bowie est une victime qui n’a jamais sa eu sa chance et n’a jamais connu que la misère. Mais surtout, Bowie et Keechie sont moins des criminels que des adolescents insouciants et naïfs qui rêvent d’une vie simple et normale.
          Le rejet par la société du couple jeune et beau de Bowie et Keechie peut également être conçu comme une réaction face à l’injustice d’un monde qui, de plus, est indifférent à leur sort. On devine que le roman, écrit pendant la Grande Dépression, a été écrit par un écrivain de tendance gauchiste. Dans Les Amants de la Nuit, certaines répliques politiquement engagées subsistent dont celle qui donne au roman son titre: les banquiers qui exploitent la misère des petites gens ne sont pas moins voleurs que les amis criminels de Bowie. On retrouve cette idée dans nombre de films des années 30, à commencer par Quick Millions (1931) de Rowland Brown. Une autre scène significative voit Bowie et Keechie se marier dans un sordide « centre » de mariage : cet endroit où l’on vend des « formules d’union » bon marchées (bagues de fiançailles et orgue d’accompagnement compris) représente une miniature d’un monde dont le sentimentalisme hypocrite cache à peine la nature mercantile.
          Par comparaison, Nous Sommes tous des Voleurs, le remake du film de Ray par Robert Altman, apparaîtra nettement plus engagé et bien moins lyrique. Accumulant les gros plans et privilégiant une photographie léchée , Nicholas Ray assume pleinement le romantisme désespéré de son couple, voué à une existence cachée et nocturne. Ray a fait appel à deux jeunes acteurs : Farley Granger trouve son premier rôle avec le personnage de Bowie alors que Keechie est interprétée par Cathy O’Donnell qui avait déjà été remarqué en 1946 dans Les Plus belles années de notre Vie de William Wyler . Une autre audace du réalisateur apporte au film une modernité surprenante et une émotion accrue : Ray a tenu à filmer plusieurs plans en hélicoptère pour suivre la fuite éperdue des protagonistes en voiture.


          Avec les sensibles Amants de la Nuit, Nicholas Ray signe donc un premier film audacieux. Le sujet (un livre de gauche datant de la Dépression) et son inspiration (la cavale de Bonnie & Clyde), l’explication sociale du crime ainsi que la présentation d’une enfance miséreuse et les tirades anti-finance renvoient au cinéma de la des années 30. En revanche, le lyrisme semble plus accentué que dans ces films-là. C’est une des marques du tragique propre au film noir mais aussi un des traits caractéristiques du cinéma de Ray.
17.02.12.




[1] Tourné antérieurement, Les Amants de la Nuit est donc sorti après Les Ruelles du malheur (février 1949) et A Woman’s Secret (mars 1949).
[2] On trouvait déjà cette trame dans J’ai le droit de vivre (1937) de Fritz Lang. On la retrouvera dans des films tel que Gun Crazy (1950) de Joseph Lewis, The Bonnie Parker Story (1958) de William Witney, Bonnie and Clyde (1967) d’Arthur Penn, La Balade sauvage (1973) de Terrence Malick ou encore Nous sommes tous des voleurs (1974), remake par Robert Altman du film de Ray.
[3] Dans une scène, Keechie et Bowie boivent du coca-cola, comme des millions d’Américains. Ce détail qui renforce le sentiment d’avoir affaire non à des anarchistes mais à des adolescents puérils qui ne désirent qu’à être intégrés dans la société de consommation sera davantage accentué dans Nous sommes tous des voleurs de Robert Altman.
[4] La photographie est signée par George E. Diskant qui travaillera de nouveau avec Ray sur A Woman’s Secret et La Maison dans L’Ombre.
[5] Le couple formé par Farley Granger et Cathy O’Donnell sera réuni pour Side Street / La Rue de la mort (1950) d’Anthony Mann.

jeudi 9 février 2012

The Girl with the Dragon Tattoo / Millénium, les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes (2012) de David Fincher


          Millénium, trilogie de romans policiers de l'écrivain suédois Stieg Larsson, a connu un succès considérable au début des années 2000 avec plus de 20 millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Après une série de films en Suède, Hollywood s’empare de la saga avec David Fincher aux commandes de l’adaptation cinématographique du premier opus.


          Le succès du polar nordique n’est pas nouveau : il avait déjà connu ses lettres de noblesse avec le duo d’écrivains Maj Sjöwall et Per Wahlöö et leur personnage du policier Martin Beck . Kurt Wallander (et son personnage de flic Henning Mankell), Jo Nesbø (auteur norvégien que Scorsese compte adapter) s’inscrivent également dans la même veine. Cette littérature relate des enquêtes criminelles qui privilégient le suspense et le sordide. Une lecture sociale densifie de surcroit le récit.
          Millénium ne fait pas exception à la règle. L’histoire met en scène un duo de limiers assez étonnant : Mikael Blomkvist, quarantenaire, est un journaliste d’investigation (au journal le Millénium) récemment condamné (à tort) pour diffamation. Il fait équipe avec une hackeuse, Lisbeth Salander, une sorte d’adolescente attardée, une rebelle asociale au look gothique (elle arbore de nombreux tatouages et piercings). L’un des plus puissants industriels de Suède demande à Blomkvist d’enquêter sur sa nièce, disparue dans les années 60. Le vieux magnat suspecte un assassinat, commis par un membre de sa propre famille. Mais les recherches des protagonistes les mènent à la poursuite d’un serial killer dangereux.

          L’univers de Millénium se révèle aussi glacial qu’abject. Le récit criminel permet ainsi d’établir un regard sombre sur la société suédoise. La Suède d’antan, peuplée de nazis, est représentée par la riche famille industrielle qui recrute Blomkvist : cette famille désunie et aigrie n’arrive pas à masquer les blessures et les secrets du passé malgré leur apparence d’honnêteté reflétée par le mobilier lisse de leur maison, hit-tech ou Ikea. La Suède nouvelle, incarnée par le personnage de Lisabeth, nous fait également peur : il s’agit d’une jeunesse orpheline et déviante (Lisabeth a de graves antécédents psychiatriques), qui a du mal à communiquer. Entre ces deux générations, Blomkvist apparaît comme un personnage plus positif mais sa soif de vérité est contrecarrée par une société corrompue.
          La mise en scène de Fincher, privilégiant les couleurs grises et tristes, contribue à développer le climax ignoble de Millénium. Le réalisateur explore les domaines de ses films précédents: un monde inquiétant (comme dans Fight Club), un intérêt pour la modernité et la technologie (comme dans The Social Network) ou encore un jeu de piste captivant après un serial killer (comme dans Zodiac).
          Cependant, la bonne volonté de Fincher et sa détermination à rester fidèle au texte nuisent surement au film : le spectateur est dégouté par la violence de certaines scènes qui ne paraissent pas indispensables. Par exemple, on aurait pu se passer de ce générique à l’atmosphère punk ainsi que des péripéties particulièrement infectes de Lisabeth avec son tuteur-violeur.


          La violence du spectacle de Millénium (interdit aux moins de 17 ans aux Etats-Unis) est telle que même l’acteur Daniel Craig (qui interprète le personnage de Blomkvist) a avoué avoir été choqué par le film. On l’aura compris : Fincher n’a pas eu froid aux yeux et a refusé de signer une œuvre policée. Il en résulte un thriller particulièrement cru, paradoxalement difficile à voir, mais toujours haletant.

09.02.12.

jeudi 2 février 2012

L’Amour dure trois ans (2012) de Frédéric Beigbeder


            Après 99 Francs adapté par Jan Kounen en 2007, l’écrivain Frédéric Beigbeder passe à la mise en scène en transposant lui-même au cinéma un de ses romans. L’Amour dure trois ans, le film, développe bien entendu des éléments nouveaux mais il reste assez fidèle à l’œuvre d’origine, partageant les mêmes qualités et s’échouant sur les mêmes écueils.

 

            L’histoire relève de l’autofiction : Marc Marronnier est critique littéraire le jour et chroniqueur mondain la nuit. Récemment divorcé de sa femme, il écrit un pamphlet démontrant que l’amour ne dure que trois ans. Mais sa rencontre avec Alice va renverser toutes ses certitudes.
            Le première partie du film excelle dans la provocation et le mauvais esprit, Marc Marronnier dénonçant l’hypocrisie du mariage et le caractère éphémère de l’Amour, si toutefois celui-ci existe. Beigbeder cite lui-même son bouquin et on se délecte des formules assassines du genre « l’Amour est le problème de ceux qui n’en ont pas ».
            Mais, par la suite, et comme dans le roman, Beigbeder revient sur ses propos et se vautre dans le sentimentalisme : rassurons nous, l’Amour existe bien, il s’agit juste de trouver la bonne personne. Dans le film, le romantisme est renforcé par l’utilisation de la musique de Michel Legrand (doublé de sa présence physique !), par quelques ralentis ainsi que par le glamour du couple formé par Gaspard Proust, parfait en alter ego du romancier, et la pétillante Louise Bourgoin. 

            Comme dans son livre, Beigbeder se tire donc une balle dans le pied : en contredisant l’explosion jouissive d’amoralité que lui dictait sa frustration d’homme divorcé, l’auteur condamne sa propre thèse et signe une œuvre conventionnelle comme les autres. Si le film souffre des mêmes insatisfactions que le roman, qu’apporte-t-il donc ?
            D’un point de vue cinématographique, L’Amour dure trois ans est plus satisfaisant que le 99 Francs de Jan Kounen, film un peu « m’a-tu vu » qui accumulait les effets. Pour son film, Beigbeder utilise pleinement les ressources de la forme cinématographique sans toutefois en abuser : voix-off, montage énergique, quelques effets spéciaux de découplage des personnages, caméra mouvante… Le bris du quatrième mur avec le personnage principal qui parle directement à la caméra et l'autodérision à laquelle se prête Beigbeder via son double Marc Marronier font penser au cinéma de Woody Allen. Beigbeder a recours à ses amis de Canal + (il recrée une émission du Grand Journal) et entrecoupe son film d’entretiens (réels ou bidons) avec des écrivains tel que Charles Bukowski ou Alain Finkielkraut.
 

Finalement, L’Amour dure trois ans ressemble à une simple comédie romantique française. Non sans ironie, sur l’affiche du film il y a écrit « le meilleur film de Frédéric Beigbeder ». On pardonne toujours Beigbeder car l’auteur ne manque jamais d’autodérision et se ne se prend jamais au sérieux. On retient donc un film sympathique, léger et amusant, c’est tout. Car Beigbeder, faux cynique, demeure un vrai sentimental.

 

02.02.12.

mercredi 1 février 2012

The Last Picture Show / La Dernière Séance (1971) de Peter Bogdanovich


          Peter Bogdanovich est l’un des premiers metteurs en scène américains à venir de la critique. Il fait son éducation à l’ « écurie » Corman où il signe en 1968 Targets / La Cible et Voyage to the Planet of Prehistoric Women, « bidouillage » d’un film de science-fiction russe (que Curtis Harrington avait déjà retouché). Avec La Dernière Séance, il réalise son premier film majeur. Produit par la BBS de Bert Schneider et Bob Rafelson, c’est un succès considérable qui lance la carrière de Bogdanovich, acclamé comme un prodigue, ainsi que celle de nombreux de ses comédiens.


          Adapté d’un roman de Larry McMurtry [1], La Dernière Séance raconte l’amitié entre deux adolescents au début des années 50, dans une ville perdue et désolée du Texas. La vie de Sonny (Timothy Bottoms) et Duane (Jeff Bridges), réglée par les saisons du football américain, se révèle pleine d’ennui, malgré la découverte des filles et l’existence d’un vieux cinéma dans la rue principale de la ville.
          La Dernière Séance offre le portrait d’une Amérique rurale : chacun se connaît dans ce microcosme où tout le monde travaille aux puits de pétrole, y compris les jeunes dès leur sortie de l’école. Un des gosses est un simple d’esprit et la plupart de ces adolescents, délaissés par leurs parents, passent leur temps à se chamailler et à boire du « Doctor Pepper ». La Dernière Séance n’est pas une histoire d’apprentissage : il ne fait pas bon grandir dans ce décor désertique, symbole du vide existentiel des protagonistes. Le film se contente de capturer un instant fugace de leur adolescence plutôt que l’histoire de leur construction morale.
          La Dernière Séance paraît donc bien éloigné de la vision idéaliste du American Graffiti (1973) de Georges Lucas, autre regard des seventies sur une génération passée (celle du début des années 60 en non plus celle des années 50). Le film de Bogdanovich a été en effet l’un des premiers films à évoquer la question du sexe chez les jeunes, que la plupart découvre à l’arrière des voitures en pelotant leur petite amie. Les classes plus aisées organisent elles des soirées bien arrosées ou des parties nudistes dans les piscines d’intérieur de leurs grandes villas.
          La description des pratiques des adultes ne nous est pas épargnée : la vie du bled est marquée par des histoires d’adultère, de pédophilie voire d’homosexualité. La Dernière Séance montre crûment ces épisodes, n’hésitant pas à montrer les corps nus et les lieux sordides des ébats : un lit qui grince, une table de billard ou un motel en périphérie. Dans sa critique, Pauline Kael compare le film avec d’autres histoires mettant en scène la vie provinciale américaine telles que Peyton Place ou King’s Row / Crime sans châtiment : dans La dernière séance, il ne s’agit pas d’exploiter la vie des gens ordinaires mais simplement de révéler ce qui est « visible à la surface », ce que tout le monde connaît mais ce que personne n’avait encore jamais représenté, tout « en faisant preuve d’observation et d’humour » [2].

          La comparaison avec le film de Lucas peut être poussée plus loin. En effet, le noir et blanc âpre [3] de La Dernière Séance s’oppose au film coloré de Lucas. Et si, dans les deux films, on retrouve une même utilisation d’une bo énergique d’époque, dans La Dernière Séance, la répétition de la chanson de country Cold, Cold Heart de Hank Williams souligne davantage le sentiment d’étouffement, d’enlisement dans un espace que l’on quitte jamais. Comme American Grafiti, La Dernière Séance est peut être un film nostalgique mais il s’agit surtout d’un film crépusculaire : alors que l’un des deux protagonistes décide de partir pour la guerre de Corée et que l’on doute de son possible retour [4], le film se clôt tragiquement par la mort d’un des jeunes, accidentellement écrasé par une voiture.
          La vie de la bourgade de La Dernière Séance est surtout marquée par la mort du personnage de Sam « Lion » au milieu du récit. La disparition cette figure digne et paternelle souligne la fin d’une époque, emparant le film d’une profonde gravité et tristesse. Le choix du comédien Ben Johnson, acteur fordien, établit un parallèle avec la fin du cinéma classique que la génération du Nouvel Hollywood va bientôt remplacer. Ce n’est donc pas un hasard si le cinéma de la ville, justement tenu par Sam, diffuse La Rivière rouge d’Howard Hawks ou Winchester 73 d’Anthony Mann. Le titre n’est donc pas trompeur : le film de Bogdanovich, comme la fameuse (et homonyme en vf) chanson d’Eddy Mitchell, est aussi le récit d’une « dernière séance », d’une dernière projection dans un cinéma qui doit fermer, le temps ayant eu raison de lui.

          La cinéphilie qui touche La Dernière Séance et le regard à la fois cru et tendre porté sur les personnages contribuent au caractère européen et « nouvelle vague » de ce film ayant paradoxalement pour décor une société très américaine. Bogdanovich, ayant voulu privilégier la justesse et le spontané, a fait appel à des comédiens inconnus dont la plupart ont connu une carrière importante par la suite : Timothy Bottoms (il s’agit de son second film après Johnny s’en va en guerre de Dalton Trumbo), Jeff Bridges, Ellen Burstyn, Randy Quaid ou encore Cybil Sheperd [5].
          Le film fut d’ailleurs nominé pour huit oscars dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et compte quatre nominations relatives à l’interprétation : Ben Johnson et Jeff Bridges ainsi que Ellen Burstyn et Cloris Leachman pour les meilleurs seconds rôles masculins et féminins. Seuls Johnson et Leachman remportèrent un prix.


          Mélangeant la nostalgie et l’amertume, La Dernière Séance constitue ainsi une triste évocation d’un passé et d’un cinéma glorieux, définitivement révolus et remplacés par un présent plus médiocre. Devant l’émotion dégagée par le film, Pauline Kael a dit que « même Nixon pourrait aimer La Dernière Séance » [6].


01.02.12.


[1] Larry McMurtry est l’auteur de Lonesome Dove qui a gagné le prix Pulitzer en 1985. Ce roman est une extension du scenario d’un western intitulé The Streets of Laredo, projet de Peter Bogdanovich qu’il devait diriger après La Dernière Séance avec James Stewart, John Wayne et Henry Fonda. Lonesome Dove fit finalement l’objet d’une série télévisée en 1989 réalisée par Simon Wincer, avec Robert Duvall et Tommy Lee Jones. D’autres romans de McMurtry ont également été adapté au cinéma : Horseman, Pass by (1961) avec Hud (1963) de Martin Ritt, Leaving Cheyenne (1963) avec Lovin’ Molly (1974) de Sidney Lumet, Terms of Endearment (1975) avec Tendres Passions (1983, oscar du meilleur film de l’année) de James L. Brooks. McMurtry a remporté en 2005 un oscar avec sa collaboratrice Diana Ossana pour l’adaptation du roman Brokeback Mountain d’Annie Proulx.
[2] Dans le New Yorker du 9 octobre 1971, reproduit dans Chroniques américaines, Sonatine Editions, 2010.
[3] La photographie est signée par le vieux Robert L. Surtees. Ce chef opérateur réputé a remporté trois oscars : pour Les Mines du roi Salomon, Les Ensorcelés et le Ben Hur de William Wyler. Surtees a également éclairé Le Lauréat, Un été 42, L’Arnaque ou encore Une étoile est née (1976).
[4] Duane rentrera bien vivant de Corée : McMurtry a écrit en 1987 une suite à son roman intitulée Texasville. Bogdanovich l’a adapté en 1990, reprenant plusieurs comédiens de La Dernière Séance : Jeff Bridges, Cybill Sheperd, Cloris Leachman, Timothy Bottoms, Randy Quaid et Eileen Brenann. L’American Graffiti de Lucas avait également donné lieu à une suite : More American Graffiti (1979) de Bill L. Norton.
[5] Cybil Sheperd devient la maîtresse de Bogdanovich durant le tournage.
[6] Cf. op. cit.