vendredi 11 janvier 2013

Sergeants 3 / Les Trois Sergents (1962) de John Sturges

 
Après L'inconnu de Las Vegas (1960) de Lewis Milestone et avant Les Sept voleurs de Chicago (1964) de Gordon Douglas, Les Trois Sergents réunit le "rat pack" au grand complet: Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Peter Lawford et Joey Bishop. Le film de Sturges est un remake du Gunga Din (1939) de George Stevens, transposé dans un cadre westernien, Sinatra, Martin et Lawford, remplaçant respectivement Victor McLaglen, Cary Grant et Douglas Fairbanks Jr. Le scénario de William Riley Burnett, reprend les mêmes grandes lignes que le film de Stevens, remplaçant les tribus indiennes par les indiens d'Amérique, le culte du Thug par les "ghost dancers" et le Gunga Din, le porteur d'eau indien, par le clairon noir. 
Sorti deux ans après Le Grand Sam d'Henry Hathaway, Les Trois Sergents, comme le futur Grand McLintock (1963) d'Andrew McLaglen, s'inscrit dans une veine de westerns comiques et bons enfants. Comme les autres films du rat pack, Les Trois Sergents s'avère un film très décontracté: on sent que Sinatra s'entoure sa bande de potes, on s'amuse de l'alcoolisme de Dean Martin (qui joue aussi avec des pétards...), on laisse cabotiner Sammy Davis Jr. et on se moque du sérieux britannique de Peter Lawford. Autre détail significatif: alors que le Gunga din du film de Stevens mourrait, le clairon joué par Sammy Davis Jr. ne sera que blessé. 
 Mettant en avant le jeu comique des membres du rat pack, Les Trois Sergents apparait comme une blague aussi bête que futile. On a l'impression de regarder une bande dessinée, un album de Lucky Luke ou des Tuniques bleues, tant le film accumule les clichés du western de façon innocente: attaque des indiens, découverte de la ville fantôme, bagarre de saloon... La description de la cavalerie (la traversée du désert, le bal des officiers, l'amitié virile entre les sergents) fait penser aux films de Ford. Mais, comme à son habitude, John Sturges privilégie l'action et certaines scènes, cascades ou explosions, sont impressionnantes. Le tout est sublimé par le tournage en décors naturels (à l'exception, à la fin du film, de la cachette des indiens, malheureusement en carton pâte). C'est un donc un spectacle pour le moins sympathique que nous propose Les Trois Sergents.
 
02.01.13.