Sorti après The Wild Party (1975), vision de la
décadence d'Hollywood dans les années 1920, Autobiographie
d'une princesse marque le retour du trio formé par le réalisateur américain James
Ivory, le producteur indien Ismail Merchant et la scénariste Ruth Prawer
Jhabvala, une anglo-indienne d'origine allemande, à leur sujet de prédilection
qui l'héritage de l'Inde colonial et de son influence sur le Royaume-Uni.
Le film, d'une durée de 56 minutes,
s'apparente à un moyen métrage et relate l'après midi d'une princesse indienne
exilée à Londres qui invite l'ancien tuteur de son père à prendre le thé chez
elle. Les deux amis regardent des images de l'Inde passée et actuelle projetées
depuis un rétroprojecteur. L'ancienne aristocrate et le vieux colon (interprété
par un James Mason sur le déclin) confessent à tour de rôle un regard
nostalgique envers la période du Raj britannique. Les déclarations des maharajas
déchus à l'époque contemporaine témoignent dans le même sens. En recréant
l'Inde d'antan par les dialogues et par les images d'archives, Autobiographie d'une princesse trahit donc
un regard assurément passéiste. Mais force est de reconnaître que l'ensemble
n'est pas très convaincant sur le plan cinématographique: en mettant en regard
deux époques de l'Inde, Autobiographie
d'une princesse annonce Chaleur et
Poussière qui, sur le même sujet, est nettement plus convaincant et
envoutant.
23.11.13.