dimanche 20 octobre 2013

La Vie des Morts (1991) d'Arnaud Desplechin


Sorti diplômé de l'IDHEC en 1984 (dans "réalisation et prises de vue"), Arnaud Desplechin commence sa carrière en travaillant sur la photographie de plusieurs films dont ceux d'Eric Rochant. En 1990, il tourne La Vie des morts, un moyen-métrage de 50 minutes. Présenté à Cannes, le film est un succès critique et remporte le prix Jean-Vigo du court métrage. Pour ce film, Desplechin réunit les comédiens qui formeront sa petite « troupe » (Marianne Denicourt, Emmanuelle Devos, Emmanuel Salinger et Thibault de Montalembert) et marque la première collaboration avec le directeur de la photographie Eric Gautier et le producteur Pascal Caucheteux et sa société Why Not Productions.
 
L'intrigue de La Vie des morts tourne autour d'une réunion de famille dans une maison de province, après la tentative de suicide de l'un des cousins. Dans une approche auteuriste, La Vie des morts aborde des thématiques chères à l'œuvre de Desplechin : la mort et la famille. Un sentiment de mort pèse dans la maison: s'il s'agit d'une réunion de famille, ce rassemblement ressemble en réalité à un enterrement. Comme Mathias dans La Sentinelle, Pascale prend à cœur le respect de "la vie des morts": d'un côté, elle ne veut pas brusquer la mort de son cousin ; de l'autre, elle comprend son choix et le salue.
 
L'autre thématique majeure explorée dans La Vie des morts est celle récurrente chez Desplechin de la famille. Comme dans La Sentinelle ou Roi et Reine, la famille de La Vie des morts apparaît comme un groupe soudé mais étouffant, où l'individualité l'emporte sur la cohésion et la solidarité. On sent que La Vie des morts est un film personnel pour son auteur qui sait recréer le climat d'une vie de famille provinciale (Desplechin est originaire de Roubaix). La Vie des morts peut d'ailleurs être vu comme un brouillon d’un Conte de Noël, où une réunion de famille est également troublée par l'ombre de la mort (la mère est atteinte d'un cancer).
 
12.10.13.