jeudi 27 décembre 2012

The English Patient / Le Patient Anglais (1996) d'Anthony Minghella


 
Récompensé par neuf oscars (dont celui du meilleur film), Le Patient Anglais a été à sa sortie un succès international considérable.
 
Le Patient Anglais est une fresque épique et romanesque dans la lignée des grands films de David Lean: comme Lawrence d'Arabie (1962) ou Le Docteur Jivago (1965), le film de Minghella est une grande superproduction anglaise avec des accents académiques. La petite histoire individuelle se mélange à la grande (le passé colonial de l'Angleterre et la guerre). Aventures et exotisme, archéologie et espionnage, amour et passion, amitié et trahison sont autant d'éléments caractéristiques de ces longs films épiques, volontiers lyriques et parfois boursouflés. 

Dans Le Patient Anglais, deux histoires s'entremêlent. La première est située en Toscane vers la fin de la seconde guerre mondiale: une infirmière prend soin d'un énigmatique "patient", un mort-vivant défiguré[1]. Les deux êtres, blessés par la vie et hantés par des fantômes, se lient d'amitié. La seconde intrigue concerne le passé de l'infirme: il s'agit d'un archéologue hongrois qui a fait de grandes découvertes en Egypte et qui a vécu une vie sentimentale romantique et sulfureuse. 

Si le lien entre les deux histoires semble parfois distendu et si la construction en flash-back peut paraître très classique, le récit du Patient Anglais parvient tout de même à captiver le spectateur. En effet, tant le récit que la mise en scène de Minghella privilégie un spectacle constant et impressionnant: les tempêtes de sable et les expéditions dans le désert, le Caire colonial et ses marchés populaires, plus tard, la prise de Tobrouk et la libération de l'Italie. De plus, le film bénéficie de moyens conséquents. L'interprétation, la reconstitution, la musique du libanais Gabriel Yared (arabisante ou symphonique, selon le moment) ainsi que la photographie lumineuse de l'australien John Seale sont autant de qualités du Patient Anglais que des éléments contribuant à l'élaboration d'un film académique, peut-être un peu coincé.


27.12.12.

 


[1] Déjà dans Le Docteur Jivago, Julie Christie jouait les nurses. De même, dans La Fille de Ryan, Sarah Miles s'éprend d'un major blessé à la guerre.