samedi 25 janvier 2014

Me and Orson Welles / Orson Welles & Moi (2008) de Richard Linklater



Un des représentants de l'actuel cinéma indépendant américain, Richard Linklater est célèbre pour Slacker (1991), tourné dans sa ville natale Austin dans le Texas, et pour la série des Before Sunrise (1995), Before Sunset (2004) et Before Midnight (2013). En 2008, il tourne en un film sur la mise en production du Jules César de Shakespeare par le Mercury Theater d'Orson Welles dans le New York de 1937. 

Pour éviter de rentrer de plein pied dans le biopic, on suit Richard, un jeune lycéen, qui se joint à la troupe de Welles. En introduisant ce personnage d'apprenti, le scénario se double d'un récit d'apprentissage. De plus, ce personnage apparaît comme un avatar du spectateur, un témoin fictif de la véritable histoire, comme pour mieux nous initier. Le monde du théâtre est aussi un autre sujet majeur du film, qui détourne un temps le spectateur d'Orson Welles, le film empruntant alors la trame d'un backstage musical (avec répétition du spectacle et suspense quant à sa réussite avant le succès de la première). 

Malgré ces précautions, le film n'échappe pas aux conventions du biopic avec reconstitution soignée (et musique d'époque) et dramaturgie privilégiant la montée en célébrité de la personnalité étudiée. Volubile et prétentieux, cigare aux lèvres, le Orson Welles que nous propose le film de Linklater est conforme aux images caricaturales que l'on se fait du réalisateur de Citizen Kane. Personnalité du cinéma, Orson Welles devient un véritable personnage de cinéma après des films comme The Night That Panicked America (1975, Joseph Sargent, TV film sur l'émission radio de La Guerre des Mondes qui, selon la légende, effraya New York), RKO 281 (1999, Benjamin Ross, TV film sur le tournage mouvementé de Citizen Kane) et Fade to Black (2006, Oliver Parker, thriller romancé autour de la figure de Welles). 

Classique mais sans surprise, Moi et Orson Welles a le mérite de dévoiler une partie méconnue de la carrière du cinéaste. C'est une illustration sage, sûrement inutile, mais qui se regarde avec plaisir. 

25.01.14.